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9.3.14

Quand Amy suce des porcs


Elle ne m'a pas immédiatement tapé dans l'oeil.  Mais cette fille a fini par me rendre dingue.

Elle semblait assez timide au début.  Et je n'ai jamais été attiré par les timides.  Elles me mettent mal-à-l'aise.  Je deviens moi-même timide.  C'est bizarre.

Mais plus on discutait et plus elle me plaisait.  Une fille intelligente.  Cultivée aussi. Profondément gentille.

Et avec une paire de seins à vous déchirer le pantalon.




On sortait ensemble de temps en temps.  Comme deux potes.  Elle était marrante.  Les mots jaillisaient de sa bouche comme des éclairs et vous transperçaient l'esprit.  On rigolait tout le temps.

Et puis progressivement on s'est rapproché l'un de l'autre.  Elle me parlait de son enfance à New York.  De sa vie et de ses envies.  Avec un charme fou.  Toujours très souriante.  Elle respirait la joie de vivre.

Un soir elle me racontait sa vie, assise en face de moi, et je ne voyais plus qu'elle.  Tout ce qui l'entourait devenait trouble.  Seul son visage s'éclairait, comme bercé de lumière.  J'étais en complète hallu.  Je n'avais jamais vécu un truc pareil.  Je tombais amoureux.  Vraiment amoureux.

Il fallait quand même rester prudent parce qu'Amy était ma colocataire.  Il ne s'agissait de se manger un rateau et de retomber dans le calvaire d'avoir à trouver un appart'.  J'avais déjà donné.

Quelques semaines plus tard je l'ai emmenée dans un bar à saké.  Ça picolait sévère.  À la troisième bouteille elle m'a demandé de lui apprendre des mots en Français.

Je lui faisais dire les pires saloperies mais son petit accent était adorable.  Elle disait "souvent, je suce des porcs" mais des fleurs lui sortaient de la bouche.  Ses yeux bleux jetaient des éclairs.  Son rire projetait ses éclats dans mon coeur.  Je ne pouvais plus me retenir.  Je l'ai embrassée.

Elle a décollé ses lèvres des miennes quand les clients du bar ont commencé à se demander si on allait niquer sur la table.  Et m'a lancé: "Let's get out of here".  On a sauté dans un taxi. Direction la maison.

Mon état d'ivresse était avancé mais je me souviens du taxi nous disant "It's so nice to see two people getting along so well".  Je le remerciais du regard.  Helping a brother out comme ils disent.



On s'est embrassé sauvagement juste après avoir refermé la porte.  J'ai saisi son petit cul tout nu sous sa jupe.  Il était très ferme.  J'étais excité au dernier degré.

Elle a déboutonné mon pantalon et je l'ai baisée contre la porte d'entrée.  Ses jambes entouraient ma taille.  Nos langues s'enlaçaient pendant que je la défonçais.  Ma bouche était pleine de ses gémissements.

On s'est ensuite dirigé vers sa chambre.  Elle portait une chemise blanche et je m'étouffais sous sa considérable poitrine.  Elle m'est montée dessus et bougeait d'une façon incroyable.  C'était comme si elle me massait la bite avec son vagin.  Incroyable.

J'étais au septième ciel.  Elle hurlait à chaque orgasme.  On a niqué et fumé des joints jusque bien après que le soleil se soit levé...

Et les deux années qui ont suivi ont été les plus belles de ma vie.

On baisait non-stop.  Je pensais à elle à longueur de journée.  Quand nous marchions ensemble on s'arrêtait toutes les dix minutes pour s'embrasser.  Comme deux adolescents.

J'étais amoureux fou de cette fille et j'aimais New York.  C'était sa ville.  Elle y était née.  Elle l'adorait.  Le rythme de New York battait dans son coeur et son énergie habitait son âme.

Amy avait des anecdotes croustillantes pour chaque bloc.  Ses souvenirs animaient cette ville fantastique.  Je venais d'y arriver et m'y sentais déjà comme chez moi.  Tellement mieux que chez moi.

Quelque part, ma fascination pour New York et mon amour pour Amy se nourrissaient l'un de l'autre.



Au bout d'un an je l'ai emmenée à Paris pour lui présenter ma ville, ma famille et mes amis. Dans mon petit coin de paradis du Sud de la France aussi.  Tout le monde l'adorait.

Elle était très belle et toujours souriante.  Très à l'aise.  Son charme ne laissait personne indifférent.  Et surtout elle était "cool".  J'avais souvent l'impression qu'elle était beaucoup trop "cool" pour être avec moi.

Il faut savoir qu'elle a grandi dans une famille d'artistes.  A été élevée pour devenir artiste.  Et tout ça à New York, la ville la plus cool au monde.

Elle connaissait tout Shakespeare et chantait comme une diva puisque son métier est l'opéra. Mais quand elle m'a emmené dans un club de hip-hop à Harlem il n'y avait d'yeux que pour elle.

Les gros rappeurs tatoués poussaient les autres pour lui faire de la place.  Ils n'avaient jamais vu une Blanche danser comme ça.  Et c'est un Frenchie sans aucun sens du rythme qui l'accompagnait!

Jamais je ne me suis senti si proche de qui que ce soit.  Si heureux avec une fille.  Il suffisait de s'asseoir à ses côtés en rentrant du travail pour rigoler pendant des heures.  Jamais je n'avais connu une telle complicité.

Pourtant, petit à petit - et c'est normal - la passion s'effaçait.  Il n'est resté que l'amour. Toujours aussi fort.  Et la volonté de le maintenir.

Mais le problème avec les artistes est qu'ils sont tous un peu cinglés.  Et plus leur art est "dramatique", plus c'est le cas.

Amy était chanteuse d'opéra.  Un monde où on embrasse la tête sanglante de l'être aimé qu'on vient de décapiter.  Où on s'éventre l'un-l'autre par amour.  Ce genre de choses.




Elle vivait donc avec des sentiments d'une puissance considérable dans le coeur.  Et tout prenait des proportions dramatiques.  La moindre dispute se changeait en tragédie.  Un grain de sésame trainait dans la cuisine et cette négligence signifiait que je la détestais.

J'essayais de la calmer mais rien n'y faisait.  On s'éloignait l'un de l'autre.

Nous nous aimions toujours autant vous savez.  Mais on était devenu malheureux ensemble. On ne riait plus.  La fête était finie.

Vous n'imaginez pas à quel point il est frustrant de rencontrer un être que vous aimez si fort mais avec lequel la vie est impossible.  C'est comme regarder son château, magnifique et solidement implanté, s'écrouler sous le premier coup de vent.

On a essayé d'arranger les choses.  On a vraiment essayé.  Mais les sentiments d'Amy étaient impérieux.  Ils se justifiaient d'eux-mêmes.

Si elle ressentait quelque chose il fallait qu'elle l'exprime de toutes ses forces.  Elle ne savait pas faire autrement.  Elle ne pouvait pas composer avec l'autre.

Et l'autre c'était moi.  Un type bourré de défauts.  Qui a essayé de faire des efforts.  Mais qui s'est finalement rendu compte que ça n'y changerait rien.

Alors j'ai commencé à aller voir ailleurs...  Et après avoir multiplié les conquêtes je suis tombé sur une perle.  Une fille que je me suis mis à aimer presque autant qu'Amy.

Je ne pensais pas que ce soit possible.

Mais j'ai fini par la rejoindre.


Where Did Our Love Go by Diana Ross & The Supremes on Grooveshark
"Ooh, baby, baby 
Where did our love go?"

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