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2.10.15

Armée de connasses en uniforme


C'est pas marrant d'être une poule de New York. Elles sont tenues à des standards très élevés. Et elles se donnent un mal fou pour être à la hauteur. 



Etre magnifiques. Tout le temps. Talons hauts. Jupe assez courte pour dévoiler de longues jambes bien dessinées. Paire de seins qui doit toujours sembler sur le point de sauter du décolleté. Ventre plat quoi qu'il arrive. Petits abdos en prime. 

Et puis se donner des airs de bombes ne suffit pas. Les filles de New York doivent aussi avoir un bon job. Une carrière toujours prometteuse. Si possible dans un domaine aussi sexy que leur petit cul bien ferme.

Si toutes ces conditions sont réunies elles peuvent commencer à se sentir un peu à leur place dans cette ville. C'est pas facile d'être une fille de New York.

Maintenant comparez-ça au couillon typique d'ici. T-shirt-short-sandales au premier rayon de soleil. Du gras qui dégouline du bide au pire. Au mieux, des muscles gonflés a la créatine. 

Alors bien-sûr. Le but n'est pas d'être la plus attrayante possible pour un prince charmant en tongs. Non. Le but, c'est de justifier sa place dans la compétition acharnée que se livrent toutes les poules entre elles. Une guerre de tranchées. C'est très violent. 




Les filles de New York ne cessent de se comparer entre elles. De se mépriser. De se détester. Même entre BFF. Surtout entre meilleures copines. La guerre est constante et impitoyable.

Ca les rends amères et toujours désireuses de mieux. Jamais satisfaites d'elles-mêmes. Envieuses et insecure. Vraiment, c'est pas marrant d'être une fille de New York.

Mais ça nous amène au meilleur moyen de les séduire. En soulageant cette souffrance. En apaisant toutes ces peines. Ces déchirures de l'ego. Le déspespoir après avoir reçu un coup de trop. Personne n'aime faire la guerre.

Les soulager en leur disant qu'elles sont bien plus belles et plus marrantes et successful que toutes les autres. Qu'elles sont au-dessus de la mêlée. Specials. Vous n'imaginez pas à quel point ça leur fait plaisir.

Et c'est le plus sûr moyen de vous retrouver juste derrière elles une fois qu'elle se sont mises à quatre pattes.

Mais c'est la vérité qui pourrait vraiment les aider.

Leur dire que ce qui est le plus sexy ne parait pas s'en donner autant la peine.

Que ce qui est vraiment sexy est très éloigné du combo talons-hauts-jupe-courte-décolleté-plongeant-brushing-et-maquillage que les New Yorkaises portent comme un uniforme.

Nous-aussi avons besoin de rêver. Et si tu ressembles à toutes les autres tu ne feras jamais rêver personne. Bien-sûr que j'aurais envie de te sauter. Mais ta beauté ne sera que sexuelle. Et quelque part, ton uniforme te rend hideuse.
  
Mais ça, vous ne pouvez pas leur dire trop tôt parce que vous passeriez pour un fou.

C'est comme ça. Et ca ne s'arrête pas là.

On nous dit partout qu'on vit à l'époque de la liberté. Que jamais nous n'avons été aussi libres de faire ce qu'il nous plaît vraiment. D'être celui que l'on est pleinement. De vivre des vies qui nous ressemblent. Et c'est vrai. On le peut. Mais est-ce qu'on le veut vraiment?

La vérité c'est que la conformité est devenu notre nouveau standard. Et plus on est jeune plus c'est le cas. On veut tous faire comme les autres. En un peu mieux si on est ambitieux. 

Mais on n'invente pas. On crée de moins en moins. On a fini d'être impertinent. De rejeter le monde de nos parents pour en inventer un nouveau. D'imaginer quelque chose de différent. On cherche juste à s'insérer dans celui qui existe déjà. A se conformer. Les jeunes n'ont jamais été si vieux.

Pourquoi? Je sais pas. Peut-être parce qu'on est tous hyper-connectés. Que la masse des gens prend de plus en plus de poids et qu'il devient trop risqué de se distinguer. Que la planète devient une sorte de petit village  chacun te regarde par le trou de sa lorgnette.

Ou peut-être parce que le monde avance si vite qu'on n'y comprend plus grand chose. Ca rend humble. Et peureux. Ce monde qui grossit tellement sans que tu n'y comprenne rien, il va te bouffer si tu bouges d'une oreille. Alors sois sage et tais-toi.

J'en sais rien. 

Peut-être aussi que ce n'est qu'une passade. Une sorte de transition vers quelque chose de plus funky.

Un monde ou le plus petit dénominateur commun cesse d'être la norme. Et au centre duquel les filles ressemblent à des filles et non-plus à une armée de connasses en uniforme. 


'Kick me like you've kicked before,
I can't even feel the pain no more.'

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