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27.6.14

Marathon du cul

Je vous explique.

Ma copine s'est barrée pour deux semaines chez ses parents.  Au fin-fond de la Floride. Alors j'en profite.

Vous me trouvez tel une bite sur pattes, sautant sur chaque occasion à portée de gland. Je suis en plein marathon du cul.


Je fais en sorte de rencontrer au moins une poule très baisable tous les jours.

A New York c'est franchement pas compliqué.  Avec un mix de Tinder et de pécho plus artisanale, solidement enivrée, ça ne pose aucun problème.

Et chaque jour je revois aussi une fille déjà croquée mais pas tout-à-fait périmée.  Le coït journalier est assuré.

Et hier soir c'était le tour d'Anita.  Je ne sais pas vraiment pourquoi je l'ai rappelée, cette folle à lier.  Enfin si.  Je sais très bien pourquoi.  Son tout petit cul est une merveille.  Toujours décisif.

On s'est retrouvé hier soir dans un bar d'hôtel de l'Upper East Side, pas très loin de chez elle.

Je la vois arriver en balançant ses deux longues jambes hors du taxi.  Elle est superbe.  Elle me sourit.  "Hello Frenchie!".

Anita commence à me raconter sa vie allongée sur la banquette et je me rends compte que j'avais oublié.  Putain j'avais oublié.  J'avais oublié à quel point cette fille est insupportable.

Les saloperies qui lui sortaient de la bouche..  Enfin.  Ne nous attardons pas.  Mais ces deux heures passées à l'écouter vomir son venin dans un monologue épuisant, ces deux heures, je ne les souhaite à personne.

Heureusement que les choses prenaient une tournure différente à mesure que nos verres se vidaient.  On a commencé à se tripoter dans la pénombre.  Ca lui a donné une très bonne raison de se taire.

Elle s'est mise à me caresser la queue à travers le pantalon sans l'ombre d'une hésitation.  Et moi, je n'en pouvais plus.  Il fallait à tout prix que je la baise.  Alors j'ai payé l'addition et lui ai dit en frappant sur la table: "alright, let's just go to your place".

Ah..  Si seulement ça pouvait être aussi simple...

Anita vous invite les jambes grandes ouvertes mais c'est toujours un casse-tête pour y entrer.  Le dernier kilomètre ne se termine parfois jamais.

Le cheminement vers son entrejambe est un casse-tête qui s'attaque aussi violemment à vos couilles.  C'est toujours comme ça avec elle.  Faut le savoir.  J'avais presque oublié.




La situation du jour?  Une affaire qui lui ressemble tellement qu'elle la définit toute entière. Voici:

"So here's the deal Frenchie.  Je vis dans l'appart' d'un type très riche et très amoureux de moi.  Mais je suis pas exactement avec lui.   
On ne baise jamais. Il est beaucoup trop vieux.  A part peut-être quand il me demande de m'asseoir sur son visage pendant une heure ou deux.  Mais c'est tout.   
Anyway.   
Il me donne de l'argent pour manger.  Et un appartement pour vivre.  Mais l'appart est juste en face du sien.  Il est hors de question que tu viennes s'il est chez lui.  Il me foutrait à la porte.  Je serais à la rue."

Je retrouve donc Anita comme je l'ai toujours connue.  Une SDF des beaux quartiers.  Une sorte de pute à plein temps, dont l'unique client est impuissant.

Enfin.  Elle appelle quand même le type pour vérifier.  Il est chez lui.  Et vu que je ne l'emmènerais jamais sous les draps de ma splendide blonde ce ne sera pas pour ce soir.

Dommage.  Mais qui sait?  Peut-être qu'elle me passera un coup de fil dès que le type aura le dos tourné...

Nous sortons du bar et marchons quelques blocs ensemble.  Quand tout-à-coup, elle s'arrête pour taper la discute à deux cibles qu'elle venait de repérer.

Deux types à la soixantaine bien entamée, qui fumaient leurs cigares pénards sur un banc de Madison Avenue.

On discute un peu.  Et sans prévenir elle se retourne vers moi, me claque une bise et me dit assez fort pour qu'ils entendent:"ok bye, I'll talk with the boys!".

Casse-toi j'ai du boulot.  Il y a sûrement quelques dizaines de millions sur ce banc.

Putain la salope.


Bon.  On va pas épiloguer.  Mais puisque vous êtes là laissez-moi quand même en profiter un peu.

Mettez-vous à ma place.  Je venais de m'user les nerfs pendant deux heures à écouter ses histoires tordues.  En la regardant descendre coupe sur coupe, qu'évidemment j'allais devoir payer en m'arrachant un bras.

Et tout ça pour quoi?  Pour finir tout seul comme un couillon, en pleine nuit, la queue entre les jambes, et au beau milieu de l'Upper East Side pour ne rien arranger.

Ce quartier est à se pendre vous savez.  Vraiment.  Une poche déprimée et déprimante sur le plus grand terrain de jeu au monde.  Le coin des connards.  Aigris et odieux.  Un petit côté très "Paris".

Et les bars de l'Upper East Side...  Il vous en coule des larmes d'ennui.

Que des femmes superbes mais à la recherche exclusive de vieux garçons milliardaires, dont le magot attend d'être partagé.

Des quarantenaires encore fraîches, à l'affut de pénis agonisants.  En quête de bite frippées que même la chimie ne parvient plus relever.  Ces belles plantes juste mûres ont un tas de fric bien cadré dans le viseur.

Et me voilà marchant à travers ces blocs incolores dont le cafard ambiant commençait même à m'attaquer le cerveau.

Et la Croate démoniaque, rongée par l'envie et la jalousie, ne me sortait plus de la tête.  Mais en traversant Central Park pour rentrer chez moi j'ai vite fait d'enfouir tout ça sous un épais nuage de fumée euphorisante.

En sortant du parc un automoiliste me klaxonne dessus.  Sérieux?  Alors comme ça on cherche l'embrouille avec un type qui vient de traverser Central Park EN PLEINE NUIT??!!  Les gens sont fous.  Et ma petite pipe n'avait manifestement pas dissipé toute ma mauvaise humeur.

Mais j'ai posé un pied dans l'Upper West Side et tout s'est arrangé.  Une vraie bouffée d'air frais...  Je venais de passer plusieurs heures dans la cave qu'est l'UES et retrouvais enfin ce bon vieux quartier que j'aime tant.

L'antithèse de sa version Est.  Deux mondes parallèles qui font tout pour éviter la collision.

Ils ont d'ailleurs foutu le plus grand parc de la ville entre les deux.  Et coupé toutes les lignes de métro qui reliaient ces frères ennemis.  Quitte à se détester, autant ne pas trop se cotoyer.

C'est que je me disais en marchant sur West 71st Street.  J'étais presque arrivé chez moi mais l'herbe m'avait sérieusement ouvert l'appétit.  Alors j'ai fait comme tous les noctambules intoxiqués de l'Upper West Side: j'ai fini chez Big Nick's.

Cet endroit renferme l'essence de l'Upper West Side.  Il y règne une ambiance d'excentricité sobre qu'il est impossible de décrire.  On y rencontre souvent des artistes de génie.  Leurs oeuvres sont parfois colossales.  Leur absence de prétention est totale.  J'aimerais leur ressembler davantage.

Et même la serveuse...  Très charmante.  Je ne l'avais jamais vue auparavant.  Un visage à croquer.  Et elle était clairement en train de flirter.

Je commande ma pizza à emporter et m'asseois à une table pour l'observer.  Vraiment bien gaulée.  Et très jolie.  Cette fille respire la joie de vivre et la simplicité.  Ca change de toutes ces snobasses de l'UES.

Mon cerveau s'est vite remis en route pour évaluer la situation:

"Bon alors si je la nique, qu'est-ce qui se passe?   
Big Nick's est juste à côté de chez moi.  La fille y travaille.  Ma copine habite chez moi.  C'est pas bon.  Mais elle ne mettrait jamais un pied là-bas...   
Par contre je ne devrai plus rentrer dans ce restaurant du moment où j'entre dans la serveuse.  Et ces pizzas...  De loin les meilleures du quartier.  Mais regardez-moi ressortir ce petit cul quand elle se penche sur les tables!!..  Allez.  Faut y aller."



Ses reflexions étaient constamment interrompues par sa poitrine qui ne cessait de me surgir dans le champ de vision.  Un habitué entre et lui dit en souriant "You look way too happy".  Et elle s'approche pour servir des cocas aux deux Blacks gays de la table d'à-côté.

Elle lance à l'un d'entre eux: "so you're not drinking tonight huh?".

"Non non surtout pas, j'ai dû arrêter!  Je devenais trop incontrôlable".

"Ah bon, tu crois?  On va plus te voir danser sur les tables à quatre heures du mat' alors?  Too bad...  Heureusement que j'ai gardé toutes les vidéos..."

Le type rigole en la suppliant de ne jamais les lui montrer.  Elle repart en me décochant un petit sourire et j'engage la conversation avec les deux gays colorés.

Ils ont tous les deux grandi dans l'Upper West Side.  L'un travail dans la mode, l'autre est danseur.  Tous les deux sont très marrants.  

On discute et je me rends compte qu'ils ont vécu dans plus de villes à travers le monde que je n'en ai visitées.  Mais ils finissent toujours par retourner dans ce quartier qui les a vu grandir.

Je leur dis mon amour pour New York et pour les gens qui leur ressemble.

Comment cette ville qui contient le monde est curieuse et humble face à la différence.

Ils ne préjugent jamais de rien face à des cultures qui ne sont pas les leurs.  Bien qu'ils viennent d'une des villes qui fascine le plus au monde et qu'ils en soient tous très fiers.

Ils me disent que ce n'est pas autrement que New York est devenu New York.

Ma pizza est prête et je laisse mon numéro sur le ticket pour la serveuse.  Mais la serveuse a disparue.

Je sors du resto et elle se tenait devant la porte en fumant une cigarette.

On discute un peu.  Toujours très flirty.  Un des types, le danseur, se joint à nous pour lui-aussi fumer une clope et elle finit par retourner au turbin.

Mais juste avant qu'elle n'ouvre la porte je lui dit avoir laissé mon numéro sur le ticket.  Elle me sourit.  Le type aussi et me dit: "I like your style, nice move".

Je lui répond: "Who knows, maybe she'll call.  Maybe not.  But in any case she's definitely worth the try".

Elle était vraiment adorable.  Et elle a un boulot difficile putain.  Cette fille bosse toute la nuit pour sûrement pas grand chose mais elle respirait le parfum du bonheur le plus sincère.

Comparez ça à la Croate mâcheuse de glands flacides qui vit dans des palaces à l'oeil...  Mais qui n'est jamais très loin de se tirer une balle dans la tête.

Et bien vous savez quoi?  Ces quelques minutes passées en si agréable compagnie valaient largement les longues heures que je venais de passer dans le trou du cul de New York.

Elle m'a envoyé un texto dans les cinq minutes.  On se revoit demain.

Three Women by Jack White on Grooveshark
"She said she loves her daddy 
But only when she got bills to pay 
Aw, listen, all right"

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