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19.2.13

Le mouton noir n'est pas Français


Ils nous aiment bien les Ricains.

On représente déjà un certain art de vivre (la bouffe, la mode, la drague, etc.).  Et aussi une forme de sagesse que l'on tirerait de la richesse de notre Histoire.  Je les ai souvent entendu me dire "We are babies compared to you guys".

Mais ils ne se font pas non-plus d'illusions à notre sujet.

Ils nous voient comme un peuple qui se prend très au sérieux, mais qu'absolument personne d'autre au monde ne prend au sérieux.

Comme des gens qui marient un raffinement désuet à une arrogance mesquine.  Comme d'étranges individus aux petits esprits étriqués.  Totalement renfermés sur eux-mêmes.

Ont-ils vraiment tort?

J'ai moi-même pratiqué le Parisien depuis ma naissance: les Ricains ne sont pas complètement à côté de la plaque.



C'est vrai qu'il existe en France une sorte de mauvais esprit.  Qui pousse chacun à critiquer tout ce qui sort du rang.

Vous ne pensez pas pareil que tout le monde?  Vous réussissez mieux que les autres?  Méfiez-vous.  La France n'est pas endroit où exprimer son individualité.

C'est une certaine idée de l'Egalité.  Qui nivèle par le bas.  Un instinct grégaire.  Qui n'admet comme référence que le plus petit dénominateur commun.

De là notre absurde "modèle d'assimilation républicain", qui échoue depuis 50 ans sans jamais avoir été remis en question.  Ou notre conservatisme social.  Un des plus intransigeants des pays dits développés.

Alors dans cet environnement hostile, le Français se met sur la défensive.  Et ça se traduit par une arrogance vraiment grotesque.

Nous critiquons en meute tout ce qui sort du rang, afin de nous persuader, de façon collective, d'être chacun au-dessus de la mêlée.

Le sport national: se foutre de la gueule des "beaufs" qui font leurs courses chez Carrefour.  Après avoir soi-même passé l'après-midi à s'y engueuler avec sa copine.


Pourtant tout n'est pas à jeter dans l'esprit malade de notre vieille nation.  On a aussi de bons côtés hein.

On est plus introspectifs que les Américains par exemple.  Et plus conscients de nos propres failles.

Nous réflechissons peut-être davantage à nos problèmes personnels (et en parlons à longueur de journées).  Les Américains préfèrent les contourner.  Ca ne nous empêche pas d'être parmi les plus gros bouffeurs d'anti-dépresseurs au monde.  Mais bon.  C'est déjà ça.

J'ai donc quitté cet environnement sans regret.  Abandonné un quotidien dont le principal challenge est de ne pas devenir aussi insupportable que tout le monde.

Souvent, mes amis Français me disent: "C'est vrai qu'ils sont sympas les Ricains, mais tellement superficiels et hypocrites!".

Ben à choisir je préfère encore des gens superficiellement sympas que superficiellement odieux.

Question de goût.


La Mauvaise Reputation by Georges Brassens on Grooveshark
"Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme.
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux."

8 commentaires:

  1. Je trouve ton blog génial. J'ai aussi envie de tout plaquer et de me barrer à NY, surtout que j'ai déjà passé des vacances la bas et vraiment apprécié la ville.

    As-tu un mail pour te contacter et pouvoir échanger?

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  2. Merci.

    Pour me contacter:
    http://un-francais-a-new-york.blogspot.com/p/contact.html

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  3. je te trouve ton blog sympathique cependant, je trouve que tu tiens le discours du français qui a réussi au US et qui est revanchard sur son pays sans se rendre compte ce qu'il lui a apporté (ce qui est pour le coup très français).

    Comme toi, je suis partis a New York. Malheureusement ou pas, la vie a fait que je n'y suis pas resté, mais bizarrement, c'est a New York que j'ai fais un peu la paix avec la France. Personnellement j'étais partis parce que j'étouffais je voulais voir autre chose etc etc.

    Entendons nous bien, New York est une ville fantastique, une ville pleine d'énergie, une ville qui inspire et si demain on me proposait d'y retourner je dirai oui sans hésiter. Cependant, si aujourd'hui tu peux profiter pleinement de ton experience New Yorkaise c'est certes par ton travail et ton envie de réussir la bas mais aussi un peu grace à la France.

    Tu critiques l'idée d'égalité française, qui nivèlerai par le bas.... Mouai

    Si aujourd'hui tu peux profiter de ta vie new yorkaise c'est parce que tu as pu bénéficier d'un système scolaire de qualité et GRATUIT (principe d'égalité) et quand bien même tu aurais fais des études en école privé, le cout de celle-ci est dérisoire en comparaison des facultés américaines.
    Tu profites de ta vie New Yorkaise car tu sais que tu n'as pas un credit a rembourser tous les mois. La plupart de mes amis New Yorkais sont endettés à cause de leurs études et devront probablement rembourser jusqu'a 40 ans (peut être plus pour certain), Quand tu leur explique que des etudes universitaires en France ca coute 400 euros pour l'année, crois moi qu'ils aimeraient beaucoup gouter de l'égalité à la francaise

    Tu as d'autans plus profité de ta scolarité (et de ta vie) que tu as un système de santé quasi gratuit et accessible à tous (principe d'égalité), ca m'a fait bizzare de rencontrer des gens qui ont peur d'être malade parce qu'ils savent qu'ils n'auront pas les moyens de se soigner. C'est le cas de beaucoup de New Yorkais qui n'ont pas les moyens de se payer une assurance et qui ne sont pas toujours bien couvert par leur boite.
    Je ne sais pas pour toi, mais je suis honnête en te disant que si j'étais resté aux US et qu'on m'avais prescrit un cancer, tu peux être sur que j'aurais pris le première avions direction Paris pour me faire soigner par la SECU. On a diagnostiqué un cancer a un ami récemment, il va guérir, mais il sait qu'il payera son traitement probablement jusqu'à la fin de sa vie (a moins de gagner au loto).

    Après pour être plus léger, j'ai découvert ce que ca voulait dire de prendre le temps de vivre à la française en allant a New York, le plaisir d'un café en terrasse, le plaisir d'appeller un amis a l'improviste et de se retrouver quelque part 1h après (le New Yorkais il faut faire des plans sur la semaine pour faire quelque chose). C'est de boire une bière sur les quaie de Seine l'été, parceque l'alcool en plein air a NYC ca sera forcément dans un sac en papier craft a la con.

    Bref tous ca pour dire que New York c'est fantastique mais que finalement on 'est pas si mal que ca à Paris et que si aujourd'hui tu peux profiter de NYC, c'est un peu grace à la France

    Enjoy



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  4. Bon, je suis évidemment d’accord avec toi sur les systèmes de santé et éducatif en France. Il est insupportable de voir des SDF mourir dans la rue aux US alors que leur place est dans un hôpital, et je ne peux qu’être reconnaissant à mon pays de m’avoir donné accès à une éducation de qualité, en plus d’avoir été gratuite.

    Ce que je critique ici, ce ne sont pas les services publics de la France, mais un esprit très français qui inhibe la créativité et l’individualisme (dans le bon sens du terme, c’est-à-dire de permettre aux gens de devenir des individus, pas des rejetons d’une société uniforme).

    Tu me diras peut-être qu’on ne peut pas avoir l’un sans l’autre. Les Américains ne sont pas aussi choyés que nous par leur gouvernement. Mais peut-être que justement, au contraire de la France et jusqu’à un certain point, ça pousse les gens à se démerder un peu, à ne pas attendre quoi que ce soit de qui que ce soit, et à être ainsi plus indépendants et responsables. Sur le long terme, une mère-poule ne rend pas franchement service à l’enfant qu’elle couve.

    Voilà. Sinon, d’accord avec toi sur les bières sur les quais. :)

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  5. sympa ! mais, stp, on est des filles ou des femmes, la "poule" systématique donne l'impression que tu n'écris que pour les mecs. ça fait mysogine alors que les textes ne le sont pas.

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    1. Mais ça n'a rien de méchant et surtout rien de condescendant ce petit mot! Au contraire.

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