On a fini par se foutre de ce que l'on pense. Aujourd'hui, tout ce qui compte, c'est ce que l'on ressent.
Nous sommes devenus complètement passifs face à nos sentiments. Nous leur accordons la plus grande importance sans pour autant essayer de les comprendre. Nous préférons les accepter tels qu'ils viennent, sans prendre le moindre recul.
Evidemment, il est légitime que nos sentiments occupent une place centrale dans nos vies. Ils donnent de la profondeur à notre existence, et souvent même une raison de vivre. Mais penser, et particulièrement penser nos sentiments, est notre seul gage de liberté.
Les régimes totalitaires l'ont bien compris. Ils mettent systématiquement en place des propagandes basées sur le ressenti (la peur des Juifs sous les Nazis, la crainte de Dieu dans les dictatures islamistes, etc.), tout en restreignant l'accès à l'information, matière première de la pensée (autodafés, contrôle d'Internet, etc.).
De la même manière, nous vivons individuellement sous la dictature de nos sentiments. Ils exercent une emprise malsaine et hégémonique sur nos consciences, entravant notre pensée et dictant nos actions. Nous ne cherchons plus à résoudre nos problèmes, juste à les contourner.
Et c'est ainsi que beaucoup se retrouvent complètement névrosés, car dans les profondeurs des coeurs, l'eau cachée stagne beaucoup plus qu'elle ne se purifie.
Sur ce sujet comme sur d'autres, les musiciens ont quelques années d'avance sur la société, et cette vidéo illustre bien le côté fascisant d'une société moderne centrée sur les sentiments, plutôt que sur la pensée:
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