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21.11.12

Jennifer - La coquine puritaine


En un peu plus d'un an passé à New-York, j'ai pû apprécier, dans tous les sens du terme, les différences abyssales qui séparent les New-Yorkaises des Françaises.

Les premières sont beaucoup plus libérées et cool, aussi bien sexuellement que sur tout ce qui concerne les rapports humains, mais aussi plus "formatées".  Avec Jennifer, j'allais découvrir une toute autre dimension à ce formatage.



On connaît cette règle des "3 dates", qui paraîtra toute droit sortie du Moyen-Age à la plupart des Français.  La singularité de Jennifer résidait dans son amour du sexe sans limite, si ce n'était pour des principes qui paraitront à beaucoup (y compris moi-même) comme franchement archaïques.

Je l'ai rencontrée dans un bar, par une belle journée d'été.  On a tout de suite sympathisé, et la conversation a vite pris un tour très "flirty".  Je voyais bien qu'elle aimait ça, alors je n'hésitais pas à en rajouter des couches.

On échange nos numéros, et environ une heure après elle m'envoie le message suivant: "You're quite handsome.  Can't wait to hang out."  Ni une ni deux, on prévoit de se revoir le samedi suivant pour déjeuner ensemble.

Ce qui est bien avec les poules, d'où qu'elles soient, c'est que si vous leur plaisez, vous n'avez qu'à les écouter parler.  Et à poser une question de temps en temps, histoire de prouver qu'en effet, vous écoutez.

Elle a beaucoup parlé, j'ai un peu écouté.  Assez en tout cas pour faire illusion.

Après avoir déjeuné, on a été boire quelques verres dans un bar.  Elle me plaisait.  On s'est embrassé.

Jennifer était brune, avec de grands yeux verts et des jambes so sexy.  Pendant qu'on s'embrassait dans ce bar, je sentais la tension sexuelle monter peu à peu, ses jambes se collaient à moi et sa bouche s'ouvrait de désir.

Je lui suggère d'aller chez elle.

Elle me dit, "wait, I need to drink some more."  Je la sens hésitante.  Après deux autres mojitos, elle me sussure à l'oreille "I wanna take advantage of you".  On saute donc dans un taxi, direction chez elle.

On commence à s'embrasser dans le taxi, et ça devient vite très chaud: elle se met à me chevaucher, je lui caresse les seins à travers son t-shirt, puis je l'allonge sur la banquette.  On est tous les deux franchement amochés, mais elle me dit "ok, let's go to my place - we won't be having sex though."  Elle était probablement "indisposée", mais bon, tout n'était pas perdu.

Nous arrivons chez elle, fumons un joint sur le toit et descendons dans son appart'.  Je revois encore son petit cul dans son leggings.  Je suis au comble de l'excitation.

Je l'allonge sur son lit et elle me chevauche.  Je lui dégraffe son soutien-gorge et la caresse sous son leggings.  Je me rends alors compte qu'elle n'a pas ses règles, mais elle me rappelle "no sex".  Merde, qu'est-ce qui se passe?

Elle m'explique qu'elle a très envie d'aller plus loin - "I wanna fuck the shit out of you" - mais que c'est simplement notre first date, et que par conséquent je n'ai rien de plus à espérer.  Mais on a été beaucoup trop loin pour reculer, elle est en marche et elle le sait.

On a fait l'amour tout le reste de la journée.  C'était exceptionnel.  Mais tout ça a exigé une éloquence dont je n'avais jamais sû faire preuve auparavant, mêlant argumentaire logique, beaucoup de psychologie et une certaine dose de dérision.



Après cela, on s'est revu quelques fois, et ça a toujours été la même chose.  Mademoiselle était chaude comme la braise, mais toujours réticente à franchir une fois de plus la ligne rouge.  Puis elle m'explique qu'elle veut aller plus loin dans notre "relation".  Je lui propose plutôt une relation "casual".  Ca ne l'intéresse pas.  Tant pis.  On ne se reverra pas.

Jennifer m'a beaucoup appris sur les New-Yorkaises, car elle poussait certaines de leurs caractéristiques, au demeurant fort appréciables, jusqu'à un extrême assez irritant.

Elle était par exemple persuadée d'être la plus belle (elle était sexy et mignonne, certes, surtout après quelques verres, mais rien qui ne sorte du commun des mortels) et la plus intelligente des filles (hum).

J'apprécie beaucoup que les New-Yorkais aient confiance en eux, mais il y a des limites.  Et Jennifer les franchissait si allégrement que ça en devenait grotesque.

Ensuite, par rapport à ce formatage.  Tout en elle respirait le sexe: sa démarche, la façon dont elle s'habillait, parlait, respirait, regardait, embrassait.  Et pourtant, ses principes rendait le fait de conclure fatiguant, très, très fatiguant.  Mais que c'était bon.

Parfois je repense à Jennifer, et je me dis "quel gâchis".  Mais bon, je suppose "qu'elle valait sûrement mieux".

Un Français à New York sur Facebook -

@_UFANY -

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