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19.12.12

Un Français


J'ai longtemps été un con.

Non pas que je fus méchant.  Mais je ne supportais rien, ni personne.

Je méprisais mes amis.  Entretenais une rancoeur puérile à l'égard de ma famille.  Détestais rencontrer de nouvelles personnes.  J'étais frustré par mon travail et incapable d'amour véritable envers mes copines.

Bien sûr je n'en laissais rien voir.  Ces sentiments n'en étaient pas moins réèls.

Et puis un jour, j'en ai eu marre d'être un con, et j'ai décidé de tout plaquer, de changer de vie et de construire quelque chose de meilleur ailleurs.  J'ai quitté mon travail et ma copine, dit au revoir à mes parents ainsi qu'à mes amis, et je suis parti pour New York il y a trois ans de cela.




C'est alors que je suis entré dans un cercle vertueux.

Je me sentais bien dans cette ville, essentiellement du fait de ses habitants.  J'ai appris à apprécier les gens, mais surtout à m'apprécier moi-même.  Et je me suis rendu compte d'une chose: pendant toutes ces années, la rancoeur que j'avais nourrie à l'égard du monde était avant-tout dûe au fait que je ne pouvais simplement pas me supporter.

Je trouvais dans les autres les défauts qui me pourissaient la vie, et je me plaisais à les détester.  Mais chez les autres seulement.  Mes rêves étaient grandioses, autant que mon existence était petite, et il en découlait un sentiment d'impuissance et de vie ratée.  J'étais frustré, anxieux, malheureux, passif.

J'exècre toujours cette mentalité très française, qui consiste essentiellement à ne pas se supporter les uns les autres.  Cet esprit de suiveurs puérils, qui inhibe la créativité, l'individualisme et la réalisation de soi.  C'est cet état d'esprit qui rend la France invivable à toute personne saine d'esprit.  C'est-à-dire à toute personne aspirant au bonheur.

Mais aujourd'hui, je me rends compte que le véritable problème que j'avais en France, c'était moi-même.  C'était cette haine de moi-même que je recrachais sur les autres avec tant d'amertume.




Il m'a pourtant suffit de partir pour construire une vie épanouissante.

J'ai trouvé à New York tout ce dont je rêvais depuis ma petite chambre parisienne, de l'amour véritable au succès professionnel.  Mais surtout, je me suis trouvé moi-même, et cela a permis tout le reste.  Car si vous ne vous supportez pas, qui donc s'en chargera pour vous?

Cet état d'esprit dans lequel je me trouvais, beaucoup de Français le partagent probablement.  Surtout en ce moment.  Et c'est pourquoi je ressens la morosité française au plus profond de mon coeur et que je me sens parfois triste pour mon pays.  Mais que je n'y retournerai sans doute jamais.

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@_UFANY -
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13.12.12

Le bonheur et la mort


C'est marrant, la façon dont plus on profite de la vie, et moins on y tient.  L'inverse est tout aussi vrai: c'est quand on est malheureux qu'on a le plus peur de la mort.

Je me suis fait cette reflexion il y a peu, en prenant l'avion.  J'ai habituellement peur en avion.  Ca ne sert à rien, je sais.  Mais la dernière fois, je me suis surpris à envisager un crash sans la moindre angoisse.  Je savais que cela était dû à un certain sentiment de bonheur.



Cette réaction n'est pas facile à expliquer, parce qu'elle n'a vraiment rien d'intuitif.  Elle touche pourtant aux profondeurs du coeur humain.

Jean d'Ormesson me paraît avoir répondu à la question en une seule phrase, qui disait à peu près ceci: "On ne meurt pas parce que l'on vit, on vit parce que l'on meurt".

La mort serait donc telle un vase vide, qu'il ne tiendrait qu'à nous de remplir de vie.  Notre raison de vivre est de remplir ce vase.  Quand cela est fait, ou du moins quand on a le sentiment que cela a été fait, on se dit qu'on peut partir sans regret.

Certains remplissent ce vase par le travail.  D'autres, par le plaisir.  Et chacun, par ce qui donne un sens, une substance à nos vies.

Mais quelle en est la signification, du point de vue de l'Evolution? Comment expliquer que nous ayons acquis ce caractère si singulier?

Cela a probablement beaucoup à voir avec le fait que l'Homme ait toujours eu besoin de "construire" pour survivre.

L'espèce humaine est physiquement faible, au regard de beaucoup d'autres espèces.  Allez donc demander aux tigres qui ont bouffé vos ancêtres pour le p'tit dèj...  Si ce n'avait été pour notre capacité à améliorer notre condition, nous aurions sans doute tous disparu depuis longtemps.

La Nature étant bien faite, c'est dans l'activité et le trop-plein de vie que nous trouvons un sentiment de plénitude.  Et que l'idée de la mort devient acceptable.

Cette nécessité de construire est d'ailleurs à mettre en relation avec le fait que nous soyons aussi des "animaux sociables".

L'Homme, quand il est seul, a cette particularité d'être malheureux.  Et de trouver beaucoup de réconfort et de joie dans sa relation à l'autre.

Or, la collaboration est souvent indispensable à la construction de quoi que ce soit de significatif, qu'il s'agisse d'une maison pour se protéger des prédateurs ou d'une entreprise à dimension internationale.

Notre caractère sociable découle donc avant tout de notre instinct de survie, et c'est ce même instinct qui nous conduit à tolérer l'idée de la mort dès lors que nous avons le sentiment que notre vie est remplie.

En tant qu'humains, nous devons construire, produire, et constamment aller de l'avant.  C'est ce qui nous fait vibrer aujourd'hui, et ce qui nous a permis de survivre au fil des millénaires.

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@_UFANY -
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11.12.12

Quand on joue avec des allumettes...


... on finit par se brûler. Cette phrase, je l'ai entendue toute ma vie.  Et elle se vérifie une fois de plus. 



Je viens de passer une semaine chez Karina, une fille sublime que j'ai récemment rencontrée.  J'en suis ressorti foudroyé sur place.

Le problème, c'est que je vis depuis presque deux ans avec une fille que j'aime de tout mon coeur.  Mais ce que je ressens pour Karina est tellement fort que je ne peux guère plus penser qu'à elle.  Et pourtant.  Comment imaginer quitter ma copine, que j'adore, pour une fille que je ne connais que depuis quelques semaines?

Je pensais vivre avec Karina une petite aventure sexuelle sans conséquence.  Et ben c'est râté.  J'ai joué avec des allumettes, et je me suis brûlé jusqu'à la moëlle...  Comme un couillon.

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