J'ai longtemps été un con.
Non pas que je fus méchant. Mais je ne supportais rien, ni personne.
Je méprisais mes amis. Entretenais une rancoeur puérile à l'égard de ma famille. Détestais rencontrer de nouvelles personnes. J'étais frustré par mon travail et incapable d'amour véritable envers mes copines.
Bien sûr je n'en laissais rien voir. Ces sentiments n'en étaient pas moins réèls.
Et puis un jour, j'en ai eu marre d'être un con, et j'ai décidé de tout plaquer, de changer de vie et de construire quelque chose de meilleur ailleurs. J'ai quitté mon travail et ma copine, dit au revoir à mes parents ainsi qu'à mes amis, et je suis parti pour New York il y a trois ans de cela.
C'est alors que je suis entré dans un cercle vertueux.
Je me sentais bien dans cette ville, essentiellement du fait de ses habitants. J'ai appris à apprécier les gens, mais surtout à m'apprécier moi-même. Et je me suis rendu compte d'une chose: pendant toutes ces années, la rancoeur que j'avais nourrie à l'égard du monde était avant-tout dûe au fait que je ne pouvais simplement pas me supporter.
Je trouvais dans les autres les défauts qui me pourissaient la vie, et je me plaisais à les détester. Mais chez les autres seulement. Mes rêves étaient grandioses, autant que mon existence était petite, et il en découlait un sentiment d'impuissance et de vie ratée. J'étais frustré, anxieux, malheureux, passif.
J'exècre toujours cette mentalité très française, qui consiste essentiellement à ne pas se supporter les uns les autres. Cet esprit de suiveurs puérils, qui inhibe la créativité, l'individualisme et la réalisation de soi. C'est cet état d'esprit qui rend la France invivable à toute personne saine d'esprit. C'est-à-dire à toute personne aspirant au bonheur.
Mais aujourd'hui, je me rends compte que le véritable problème que j'avais en France, c'était moi-même. C'était cette haine de moi-même que je recrachais sur les autres avec tant d'amertume.
Il m'a pourtant suffit de partir pour construire une vie épanouissante.
J'ai trouvé à New York tout ce dont je rêvais depuis ma petite chambre parisienne, de l'amour véritable au succès professionnel. Mais surtout, je me suis trouvé moi-même, et cela a permis tout le reste. Car si vous ne vous supportez pas, qui donc s'en chargera pour vous?
Cet état d'esprit dans lequel je me trouvais, beaucoup de Français le partagent probablement. Surtout en ce moment. Et c'est pourquoi je ressens la morosité française au plus profond de mon coeur et que je me sens parfois triste pour mon pays. Mais que je n'y retournerai sans doute jamais.
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- @_UFANY -
Bonjour,
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Laurent voyage langue
Touché.
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