Dans le creux de l'oreille je vais vous le dire.
Je trompe ma copine autant que vous le savez. Mais je ne lui pardonnerais pas le millième de ce que je fais dans son dos.
Si je la surprenais à flirter dans un bar? Je la quitterais sur le champ. Sans réfléchir une seconde. Juste un exemple.
Certains parlent de narcissime.
D'autres pensent que tromper est dans la nature profonde de tout homme. Mais que cet "Ordre Naturel" ne s'applique pas aux femmes.
Je sais pas.
La confiance dans un couple, on le sait, c'est le pré-requis à tout le reste. Et croyez-le ou pas: j'y suis très attaché. Mais il n'y a rien à faire. Je suis aussi très attaché à niquer tous ces petits culs qui se balladent dans les rues. Qui se posent sur les sièges de bars. Ou qui vous sourient dans le métro.
Je ne pourrais jamais y résister.
Et les filles de New York sont tellement flirty... Elles savent si bien se mettre en valeur. Mettez le nez dehors et la bite vous frétille tout-de-suite dans le pantalon.
Si une poule a de longues jambes, vous verrez ses jambes. Si elle a une belle paire de seins elle s'assurera que toute la ville bave bien devant son decolleté.
Et les talons hauts... Putain. Les talons hauts. Dès qu'elles s'habillent un peu elles sortent leurs pumps et les jambes s'allongent. Les culs remontent et s'affermissent. C'est à devenir fou.
Je vous garantie la paix dans le monde le jour où toutes les filles porteront des talons hauts.
Détruire son voisin ne sera plus une prioriré pour personne. Tuer les siens n'en sera plus le moyen. On aurait autre chose à foutre.
Enfin. Tout ca pour dire que la tentation est omniprésente dans cette ville. Essayer d'y résister est certes charmant et sympathique (la fidélité et tout ça). Mais complètement vain.
Et cette mystérieuse sauvagerie avec laquelle les New Yorkaises sautent sur tout ce qui parle Français n'arrange rien. Je sais, j'en ai déjà beaucoup parlé. Mais être Français à New York fait de vous un lion dans cette jungle de séduction.
C'est imparable. Résister est impossible. Parce que vous finissez toujours par connaître les grosses ficelles qui permettent de tirer dans tous les sens.
Et ces ficèles attachent toutes vos bonnes intentions pour ne leur laisser aucune chance.
Les bars à vin par exemple. C'est presque trop facile. Je m'explique.
Beaucoup de filles à New York évitent de boire des bières. Ca fait gonfler le bide et beaucoup pisser. Elles préfèrent donc sortir dans des "wine bars", presque tous français.
Et ces filles, vous voyez, vendraient leurs mères pour avoir un french boyfriend.
Parfois j'y vais avec ma copine. Une véritable torture. Et comme je suis un peu maso j'en profite pour me faire bien mal.
Nous sommes assis au comptoir. Je dis à ma copine: "Wanna see me do the french bitch?". Et j'appelle le barman.
Les barmen sont tous Ricains dans ce type d'endroit, mais avec un semblant de raffinement qu'ils pensent être français.
Le type s'approche donc avec son plus beau bérêt, la fleur de lys à la boutonnière et la moustache qui frise.
Alors je le taquine un peu:
"Hey, do you have some cheese?"
"Absolutely, we do have a couple. A very nice bwweeee for example."
"I'm sorry?"
"Some bwwrreeeeeeee. Really good"
"(visage perplexe)........ Ah. Some BRIE. Got it. Any other?"
"Well, we also have excellent kamèmbèwe"
"Some what?"
"Kammèèèèèbeir"
"Du camembert maybe? Thanks very much. I'll stick with my glass of Bordeaux".
Et les quatre poules qui trainent l'oreille vous envoyent des regards à vous sucer sous le comptoir et sur le champ. Pas plus compliqué que ça.
C'est le monde, ou plutôt la ville, dans laquelle on vit. On ne pourrait pas se rapprocher beaucoup plus du paradis.
Mais doucement, ma copine se met des idées en tête. Elle commence, l'air de rien, à parler mariage. Eh oui. Je tiens à elle comme à ma paire de couilles vous savez. Mais franchement. C'est pas sérieux.
Pourtant j'y réfléchis. J'y réfléchis beaucoup. Pour plusieurs raisons.
Déjà parce que cette fille pourrait avoir n'importe quel type de cette ville. Vraiment. Des plus intelligents que moi. De plus brillants. De plus beaux. De bien plus riches. N'importe lequel.
Mais pour une raison qui m'échappe c'est moi qu'elle veut. Et je ne voudrais pas qu'elle me passe sous le nez.
Ensuite parce que ma vie a toujours été un grand bordel vous savez. Un truc instable. Et parce qu'une femme apporte ce semblant de stabilité dont je ne peux pas me passer.
J'ai mis du temps à m'en rendre compte parce que je suis vraiment un solitaire. Un solitaire aux plaisirs simples. Qui ne s'ennuie jamais.
Mettez-moi sur un banc et j'en ferai une après-midi à regarder passer les nuages. Des petits culs par-ci par-là m'apportent toute la chaleur humaine dont j'ai besoin. Et pas non-plus besoin de claquer des fortunes pour m'amuser. Tout mon argent s'entasse sur un compte en attendant que je trouve quoi en foutre. Un type simple.
J'ai donc longtemps cru pouvoir me suffir à moi-même. Qu'observer le monde me comblerait toujours, sans forcément avoir à y participer. Que ma simplicité était aussi ma stabilité.
Et j'ai grandi sans construire quoi que ce soit de stable.
J'ai construit ma vie comme un grand bordel qui dérive sans attache. Avec mes plaisirs pour seuls repères.
C'est ainsi que j'ai toujours eu besoin de quelqu'un avec qui partager ma vie. Quelqu'un qui me connaisse vraiment, pour compenser tous ceux qui me connaissent si peu.
Un point fixe pour faire le lien entre tous ces éléments de chaos.
Alors année après année, les filles ont été cette béquille. Sans elles je me serais effondré. C'est pour ça que j'ai toujours eu tant de mal à les quitter.
Mais peut-être qu'aujourd'hui j'ai besoin d'une femme. Je n'en avais jamais reconnu la nécessité. Pourtant, en y réfléchissant, ça l'a toujours été. Une fille après l'autre. Mais une somme de filles n'a jamais fait une femme.
Et peut-être aussi que si les photos de cet article sont en noir et blanc, c'est parce qu'elles voudraient appartenir au passé..
"Well here lie the remains
Of every girl I've loved
The princesses of heaven and hell
Who thought they knew me well"
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