Pages
▼
14.4.15
Needy Bitch
La Needy Bitch c'est un type de poule beaucoup trop répandu à New York. Elle semble n'exister que pour vous emmerder. Vous, et le reste du monde.
Quand la Needy Bitch va dans un bar par exemple. Impossible de faire un choix sans avoir goûté trois ou quatre vins différents.
Ou quand elle s'achète une glace. Ou plutôt un 'frozen yogurt'. Elle doit forcément avoir essayé la moitié du rayon pour prendre une décision. Et peu importe le nombre de personnes qui attendent derrière elle. Parce que la Needy Bitch doit avoir très précisément ce qu'elle veut.
Elle est issue de cette génération qui s'est mise à croire ses parents quand ils lui disaient qu'elle était spéciale. Belle et intelligente. Qu'elle méritait le meilleur et uniquement le meilleur.
Alors la Needy Bitch est exigeante et imbuvable. Et surtout ennuyeuse. Parce que la seule chose dont elle puisse parler, c'est d'elle-même. Dans cette voix de geigneuse enjouée qui vous donne envie de vous foutre par la fenêtre.
Elle ne pense qu'à elle-même et ça la rend superficielle.
La Needy Bitch c'est celle qui survole New York dans sa frivolité de petite fille gâtée. Qui regarde l'âme de cette ville droit dans les yeux et n'y voit qu'un spectacle de Disney. Une ville en papier-mâché dont la seule raison d'être est de la satisfaire.
Elle habite dans le Lower East Side pour faire cool mais a choisi une tour en verre de trente étages pour le standing. Elle vit dans New York comme dans un zoo.
La Needy Bitch c'est celle qui vous dit qu'elle ne voyagerait jamais en Amérique Latine parce que 'it's just too dangerous out there'. Qui vous demande combien vous gagnez dix minutes après l'avoir rencontrée. Parce que ce qu'elle veut vraiment, c'est un nouveau papa.
Alors le pire de tout c'est quand vous tombez sur une poule de cette espèce en date. C'est ce qui m'est arrivé la semaine dernière. Une fille rencontrée sur Tinder.
Au bout de dix minutes je savais à quoi m'attendre:
Un minimum de quatre/cinq dates à l'écouter jacasser avant d'espérer voir un bout de fesse. Parce que son corps est un temple.
Des heures entières à la regarder considérer le monde comme son esclave.
Et ne croyez pas que vous ne serez qu'un observateur agacé. Loin de là.
La Needy Bitch s'attend à ce que vous soyez le chef d'orchestre de son petit manège. Celui qui s'assure que le monde entier se plie bien à ses moindres volontés.
Et le pire c'est que certains essayent. Ils se donnent du mal.
Je vois souvent ces types en plein date avec une Needy Bitch.
Et ils souffrent.
Mais ils ont aussi dans le regard cette lueur d'espoir. Cette envie de croire qu'au final, tout ça en vaudra la peine. Que le jeu en vaudra la chandelle. Ca n'est jamais le cas.
Déjà parce que ce qui est décrit ci-dessus représente quand-même une usure de nerf dont il est difficile de donner la pleine mesure.
Et ensuite parce que 9 fois sur 10 la Needy Bitch au pieu ça frise l'arnaque.
Ses blowjobs sont ceux d'une poule qui n'a pas regardé les bons films de cul. Elle se crispera comme une nonne effarouchée dès que vous la retournerez pour la prendre par derrière. Etc. Vous voyez de quoi je parle.
Et puis elle ne comprendra pas que ses appels restent sans réponse une fois que vous l'aurez niquée. Elle est tellement exceptionnelle. Pourquoi vous ne la suppliez pas de la revoir à nouveau? Elle vous ravagera de textos que seule la fierté sépare de l'hystérie.
Alors quand je me suis aperçu être tombé sur l'une d'entre elle la semaine dernière ça n'a pas fait un pli.
Je lui ai raconté que la veille j'étais tranquillement en train de regarder la TV chez moi quand j'ai surpris un cafard de la taille d'un hamster courir le long du mur.
A New York ces insectes répugnants sont très courants vous savez. Surtout dans les appartements.
Mais on n'en parle pas comme ça, de ses cafards. Ca demande une certaine intimité. En tous cas c'est jamais un bon sujet de conversation pour un premier date.
Alors elle me regardais d'un air révulsé. 'You're kidding right?'
Non non je suis très sérieux. C'est vraiment un sentiment étrange. Comme si 20 pédés constipés avaient passé la semaine à s'enculer chez toi.
Elle a décampé juste après avoir terminé son verre de Sancerre.
Pas d'heures passées à l'écouter caqueter pour pouvoir mordiller un téton. Pas de coups de dent en travers du gland. Et pas d'insulte qu'on se fait à soi-même en s'infligeant des trucs pareils.
La ville est trop grande. Et la vie trop courte.
'Childhood living is easy to do'
-- The Rolling Stones - Wild Horses
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire