J'ai rien contre les gosses. Mais ils sont partout. PARTOUT.
L'ascenseur de mon immeuble est toujours rempli de poussettes. Et de mioches qui s'appliquent à hurler dans toutes oreilles. Le métro c'est pareil.
C'est spécial un gosse quand même. Ca crie beaucoup. C'est toujours excité. Et ça parle bizarrement. Un peu comme un ivrogne.
A New York ce sont les rois. Ils jouent constamment. Et je jouais moi-aussi vous savez. Tout le temps. Vous aussi sûrement.
Ce que je préférais c'était la balle au prisonnier. Ce jeu me rendait dingue. On y jouait pendant des heures. Et après il y a eu les années foot. Je ne m'arrêtais jamais.
Et puis on grandit. Progressivement on devient des adultes. Et on cesse de jouer.
Allez-y, demandez à un gosse ce qu'il aime faire dans la vie. Il vous répondra "J'aime jouer".
Un adulte vous répondra "Je fais [un truc sérieux]". Ah bon, et quand tu ne fais pas un truc sérieux tu fais quoi? "Je me détends".
Un gosse ne vous dira jamais qu'il se détend. Il rentre à la maison seulement quand on le lui ordonne (ou quand il a faim).
Peu à peu tout enfant commence à faire face à des responsabilités. Au regard des autres. A l'image qu'il renvoit. Et on apprend à se prendre au sérieux. A cacher nos sentiments. A avoir peur. A être pessimistes et résignés.
Game over.
Il y a des exceptions bien sûr. Les rockstars par exemple. Elles jouent autant qu'elles en ont envie. Ou des types comme Richard Branson. Ils n'ont jamais cessé de jouer. Et c'est ce qui les a rendu si spéciaux. Originaux. Créatifs. Passionnés. Et riches aussi, de plusieurs façons.
Mais vous aussi vous pouvez être une exception. Il ne tient qu'à nous de choisir le monde dans lequel nous vivons. Et de voir la vie comme un jeu. D'être un de ceux qui lisent entre les lignes et qui réalisent que la vie n'est pas autre chose.
Qui prennent des risques parce qu'ils n'ont qu'une vie, et qu'ils exigent de vivre la leur. Des gens passionnés qui expérimentent constamment. Qui ne laissent pas de petits risques gâcher les grands plaisirs.
Parce que rien ne vaut cette excitation de la curiosité et des aventures, qu'on a pourtant décidé de laisser aux enfants.
Et laissez-moi vous le dire du haut de ma modeste expérience: le monde n'aime pas que vous choisissiez de jouer. Beaucoup de gens passent beaucoup de temps et dépensent beaucoup d'énergie à être sérieux. A se prendre au sérieux. A tout prendre très au sérieux.
Ils vous chercheront dans le noir. Ils voudront vous ramener à la maison. Et ils vont vous punir si vous les laissez faire.
Ignorez-les. Ne les laissez jamais éteindre la lumière.
"Hails to the chancers
As boredom kills like cancer
We need dreams
And I'm looking to you"
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