New York est une ville "de statut". C'est-à-dire que votre travail détermine "qui vous êtes" dans une très large mesure.
Quand vous rencontrez quelqu'un pour la première fois, on vous demandera ainsi très vite et systématiquement ce que vous faîtes dans la vie. Il s'agit surtout de votre job, c'est vrai, mais aussi de ce que vous faîtes "à côté", la plupart des New Yorkais étant très actifs en dehors de leur travail. Par exemple, beaucoup jouent de la musique semi-professionnellement (des concerts à-droite à-gauche), ou sont très impliqués dans une cause qui leur tient à coeur (les plantes de leur quartier, les enfants Ethiopiens qui meurent de faim, les dauphins qui violent les gentils baigneurs; bref, un peu de tout).
Mais New York est aussi LA ville du "no bullshit". Si vous paradez avec votre "statut" marqué sur le front, personne ne vous prendra au sérieux. Pas de Ferrari dans les rues immatriculées "NY". Les multi-millionaires, qui sont abondants, s'habillent comme n'importe qui d'autre. Tout le monde prend le métro et sort dans les bars et restos les plus communs; seuls les vieux et riches croutons ne connaissent que les taxis et se rendent dans les endroits "classes". Et s'y emmerdent sévère.
C'est un peu l'inverse de Paris, où ce que vous faîtes n'a pas autant d'importance, contrairement aux "signes extérieurs" (de richesse, de style, de culture, etc.) que vous arborez. A Paris, on parade. A New York, on s'active.
Cependant, la diversité est telle à New York que les "codes" y sont très importants. Si vous sortez une poule pour la première fois et qu'elle vous plaît, vous avez intérêt à l'embrasser, autrement elle pensera soit qu'elle ne vous plaît pas, soit que vous êtes particulièrement coincé et chiant (votre côté français jouant ici en votre défaveur). En tout état de cause, elle vous placera d'emblée dans la case "perte de temps".
Fumez un joint dans n'importe quelle rue de NYC et personne ne songera à venir vous emmerder, sauf si cette rue se trouve être Broadway, considérée comme "familiale". On vous sautera à la gorge avant que vous n'ayez eu le temps de tirer trois lates. Le Bronx et certains quartier du Queens ne sont pas trop conseillés non-plus: vous aurez l'air un peu trop détendu sur un territoire qui n'est pas le vôtre.
En tout cas, à New York, on ne joue pas à prétendre être quelqu'un que l'on n'est pas, ou à avoir une vie qui n'est pas la sienne. Pas le temps pour ça. Mais la diversité et le rythme effréné de la ville impose toute une série de codes, qu'il vaut mieux un peu connaître pour trouver ce que vous y cherchez.
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